DHOUKAR, Nadia

Nadia DHOUKAR est universitaire, docteur es lettres, spécialiste du polar, auteur d’ouvrages et de nombreux articles sur le sujet (sa thèse de doctorat s’intitule : Etude du pouvoir de fascination du personnage principal dans le roman policier à partir des personnages d’Arsène Lupin de Maurice LEBLANC, de Jules Maigret de Georges SIMENON, de Nestor Burma de Léo MALET)

2005 – Arsène Lupin : Portait d’un centenaire mythique (in Temps Noir n° 9 – La Revue des Littératures Policières – Joseph K.) :

Genre : Analyse comportementale

Article de la revue Temps Noir n° 9 (pages 86 à 157) au format : 16 x 24 cm (ép. 1,7 cm pour 496 gr, couverture souple glacée), 224 pages illustrées.

A partir des premières aventures d’Arsène Lupin et surtout de La Comtesse de Cagliostro, Nadia DHOUKAR montre comment Maurice LEBLANC construit son personnage. Puis, elle fait apparaître les motivations et la méthode « Lupin », explique comment les lieux géographiques des aventures et les adversaires d’Arsène Lupin participent à sa crédibilité. Une bibliographie « canonique » fort bien illustrée clôt l’article.

Mon avis : Un régal et pour une fois… une œuvre d’universitaire compréhensible que je vais d’ailleurs, honteusement « dérober » dans un prochain article sur la construction biographique d’Arsène Lupin ! Voici ce que Nadia DHOUKAR dit d’Arsène Lupin : « Esthète, magicien, amoureux des femmes, du bon mot, de l’Histoire, de la vie, de l’art, il peut devenir qui il veut, quand il veut, pour faire uniquement ce qu’il veut… Lupin ne meurt jamais, tout au plus fait-il semblant ! » Bel hommage, non !?

Note : Nadia DHOUKAR a commis un article dans le Magazine de la Communication de Crise & Sensible (Vol. 16 – Septembre 2008) sur le thème : roman policier et crise(s).

Elle y écrit à propos des origines du roman policier (1841-1929 environ) :

Né dans les langes de la révolution industrielle à la fin du XIXe siècle avec Edgar Allan Poe en Grande-Bretagne et Emile Gaboriau en France, le roman policier emprunte pour construire ses figures romanesques leurs traits à des personnages en révolte, en crise, réels (Lacenaire, Cartouche, Marius Jacob, Vidocq) ou littéraires (Edmond Dantès, Vautrin, Javert et Valjean , Rodolphe).

Diffusé en roman-feuilleton, il met le plus souvent en scène un personnage récurrent capable d’insuffler son fil directeur à une intrigue et de susciter suffisamment l’intérêt du lecteur pour que ce dernier achète le numéro suivant. C’est ce personnage, du côté du Bien (le chevalier Dupin, Sherlock Holmes, Hercule Poirot ou Rouletabille) ou du Mal (Arsène Lupin) qui se révèle, à mesure des épisodes, être en crise.

Une crise existentielle, qui conditionne son rapport au monde et à l’enquête et le dote d’une complexité. Une crise qui s’apparente, dans un univers manichéen, à une déchirure chez le héros. Déchirure à l’origine de son implication dans une enquête où il puise de quoi colmater ses failles.

Considérons-en trois qui évoluent à la même époque.

Sherlock Holmes, brillant détective, au service de la société, du Bien, est un homme solitaire, cocaïnomane, entouré de mystère et toutes ses aventures sont sous-tendues par le thème du double (cf. Watson, son frère Mycroft et son ennemi intime, Moriarty).

Chez Arsène Lupin, tantôt au service de la justice, tantôt cambrioleur, doté de moult visages et identités, aspirant à aimer, contraint à ne pouvoir le faire, la fissure est presque palpable, même s’il demeure toujours du côté de la morale.

Quant à Rouletabille, enquêteur fils d’un assassin, retrouvant au long de l’enquête son histoire, ses parents et des origines troubles, il incarne parfaitement la déchirure qui traverse l’enquêteur du roman policier. La crise en lui est tant originelle que les analogies entre roman policier et mythe œdipien ne manquent pas.

C’est face à une autre crise ayant pour origine un meurtre que ces personnages, dans l’action, regagnent leur unité. L’enquête et ses acteurs constituent un miroir unifiant, face auquel ils se positionnent et gagnent leur complétude.

(l’article complet est disponible sur le net)

ment votre…

A. Lupinès

2 Commentaires (+ vous participez ?)

  1. DAMAR
    Déc 18, 2010 @ 01:26:39

    Nadia DHOUKAR, revisite l’univers d’Arsène Lupin, d’une façon passionnante et je dirai même « dévorante ».

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