« L’Association des Amis d’Arsène Lupin (AAAL) » compte, cette année, 25 ans d’existence. Fondée par le philosophe essayiste François GEORGE en 1985 afin de « faire connaître la pensée d’Arsène Lupin ainsi que son action », l’association a pour but de rassembler les amis du gentleman-cambrioleur.
Fédérant « lupiniens » et « lupiniennes » autour de leur passion commune, l’AAAL s’adresse à un large public de tous horizons donnant à chacun l’occasion d’échanger idées et opinions mais aussi, éventuellement… montres ou portefeuilles à l’instar du « Maître » !
L’association essaie également de collecter tous documents publiés sur Arsène Lupin afin de constituer un véritable fond documentaire.
Elle organise aussi régulièrement des manifestations dans la France entière…
C’est ainsi que le samedi 19 juin 2010, l’AAAL a jeté son dévolu sur le Musée d’Orsay (ex Gare d’Orléans) en la bonne ville de Paris :
Le but premier étant de visiter l’exposition « Crime & Châtiment » (exposition temporaire du 16 mars au 27 juin) expression douloureuse de la lutte éternelle entre le bien et le mal !
Un but secret – connu des seuls initiés de l’association – était également prévu (voir in fine)…
Le programme de la journée s’annonçait plutôt chargé et il commença de manière très conviviale autour d’un déjeuner, in situ, dans les ors et le décorum du restaurant aménagé dans les anciens locaux de la Compagnie du Chemin de fer de Paris à Orléans (PO) :
Sitôt le café avalé, le noyau « lupinien », élargi pour l’occasion à de biens sympathiques « électrons libres » de la planète On Va Sortir, se dirigea sur la pointe des pieds, en file indienne, vers l’objet premier de la manifestation du jour :
Je dois ici confesser que je n’étais pas « emballé » à l’idée de visiter cette exposition ! N’étant pas particulièrement attiré par la « morbidité » du sujet et arguant du fait qu’Arsène Lupin et le crime sont aux antipodes l’un de l’autre…
Quant au châtiment : Ah, ah ! Encore eut-il fallu l’attraper ce bougre d’Arsène !!
Mais voilà, une invitation de Dostoïevski ne se refuse pas et au-delà du crime, la question du Mal et du contexte social ou métaphysique ne s’élude pas si facilement.
Rappelons ici que deux siècles furent nécessaires à la France pour abolir la peine de mort (1791-1981) et renoncer ainsi à ce fantastique pouvoir arraché par les hommes à Dieu et… au Roi !
Que trouvons-nous ?
La dualité Bien/Mal, la vie et la mort, la souffrance des corps, celle de l’esprit ou de l’âme, et tout particulièrement : l’expression au moment « fatidique »… le regard de l’autre, son propre regard sur l’autre, celui de l’autre sur soi.
La volonté apparente de l’exposition semble être d’interpeller le visiteur, de l’interroger, de le « soumettre à la question » à propos de la responsabilité ou de l’irresponsabilité !
Il y a là, mis en scène dans un ordonnancement habile, des textes, des tableaux, des photos, des sculptures, des moulages, des instruments anciens ou « modernes » créés par l’homme pour rendre la justice et le châtiment plus « conforme » à l’évolution de la société et de ses modes de pensée.
On y trouve l’insensée – quoique à bien y regarder !? – « machine à tuer » échappée des pages de « La colonie pénitentiaire » de Franz KAFKA et celle, bien réelle – en rouge et noir est-on tenté d’ajouter ! – du docteur Joseph Ignace GUILLOTIN répondant au doux nom de « louisette »…
L’exposition montre à quel point les crimes ont toujours fasciné et inspiré les peintres (voir, entre autres, le nombre de tableaux représentant la mort de MARAT) et d’une manière plus générale, les artistes de tous temps.
Cela va du tragique au sarcastique… de l’esthétique au politique !
Les crimes fondateurs de l’humanité (si l’on peut dire !) sont représentés : parricide, infanticide, fratricide… ce sont là uniquement des actes « personnels », ceux qui placent l’individu au centre de la scène : seul… face à son geste !!
Volonté implicite, rien n’évoque ici la guerre, à l’exception d’un unique tableau de George GROSZ représentant Hitler assis sur une montagne de cadavres…
L’exposition s’ouvre sur le commandement divin « tu ne tueras point » : celui du respect absolu mais aussi celui que le premier homme de chair s’empressa d’enfreindre dès qu’il eut cinq minutes à lui… certains prétendent par jalousie, d’autres pour un plat de lentilles (un vrai régal surtout… réchauffées !) :
Bref, une visite qui ne fut pas de tout repos mais je veux bien en convenir… « importante » (je n’irai pas cependant jusqu’à dire nécessaire !).
Le point numéro deux de la manifestation ne concernait que les « lupiniens » membres de l’association, son but : rendre à César… ce qui lui appartient !
Ainsi, placé sous la haute autorité du Vice-président de l’association et de l’organisatrice mandatée, avec toute la discrétion et le tact qu’il convenait en la circonstance, suivant en cela les préceptes du « Maître », les membres présents accomplirent la délicate mission qui leur avait été confiée… à savoir, la récupération de l’un des chefs d’œuvre de la peinture française pour lequel le prêt consenti par son propriétaire actuel arrivait à son terme (je ne rappellerai ici que ses initiales : AAAL) et dont il avait demandé, maintes fois à l’emprunteur, la réintégration dans le « coffre-fort estretatais » :
Déposée en un tour de main, l’œuvre exécutée par celle d’un maître a été remplacée, ipso facto, par la copie préparée à cet effet dans les ateliers des « fées estretataises » en la chambre des demoiselles (copie certifiée originale par les meilleurs experts du moment !)
Maintenant que la porte a été récupérée, il ne reste plus qu’à retrouver l’endroit où le taulier a « planqué » les clés…
Vive Lupin ! Vive la France !
A. Lupinès
PS : L’Association des Amis d’Arsène Lupin n’étant pas actuellement présente sur le net voici ses coordonnées : A.A.A.L. 4 boulevard du Président René COTY – 76790 ETRETAT.